
Née en 1991, Cynthia Colney est une artiste peintre franco-malgache résidant à Abidjan. C’est lors de la pandémie de coronavirus, ralentissant ses activités au sein d’une plateforme associative, qu’elle décide de se consacrer pleinement à la peinture. La féminité et l’identité sont omniprésentes dans le travail de l’artiste dont les couleurs lumineuses, les symboles et l’onirisme célèbrent la beauté féminine et la nature. Véritables flores aux visages colorés, ses œuvres révèlent des femmes aux origines diverses qui se rencontrent et se mêlent là où les frontières géographiques, ethniques et culturelles n’existent plus. Son travail invite à la contemplation par ces jeux de superpositions de formes, de couleurs et de symboles dont découlent une multitude de détails venant happer le regard du spectateur.
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1.Le coup de soleil, 2020, huile sur toile, 200 x 260 cm
Lors de cette période de pandémie mondiale, Cynthia Colney a ressenti le besoin d’exprimer la notion d’espace et de lumière signifiant la vie. Le seul élément « frappant » que ces femmes ont en commun c’est le soleil faisant un parallèle criant avec l’augmentation des violences faites envers elles pendant le confinement.
2.Nature vivante, 2022, huile et pastel sur toile, 80 x 90 cm
Cette toile porte l’invisible à son paroxysme à travers ces jeux de superpositions saisissant une énergie floue venant brouiller le regard du spectateur. Ce véritable cache-cache traduit aussi bien la présence que l’absence tel le signe d’un passage ou d’une transformation comme le fait le papillon, symbole récurrent au sein du travail de l’artiste.
3.Les femmes d’abord, 2020, huile sur toile, 200 x 260 cm
Pour s’évader du quotidien anxiogène lié à la pandémie, Cynthia Colney peint de grands formats tel que cette composition grandeur nature, où ces femmes, qui ne se rencontreraient jamais en dehors de cette toile, sont accompagnées d’un discret symbole propre à cette période à travers la figure d’un pangolin.
4.Au pays d’Eve, 2022, huile sur toile, 200 x 260 cm
L’artiste nous fait part de sa propre version du mythe de la création où se révèle une osmose entre les femmes et les animaux en totale plénitude au sein d’une nature luxuriante. Adam, absent de cette composition, laisse place à une harmonie entre le vivant et la nature où les éléments pernicieux comme la pomme ou le serpent deviennent complices de cette prospérité verdoyante.
5.Autoportrait (en cours), 2022, huile sur toile
Pour l’artiste, l’identité est plurielle. En déconstruisant sa propre représentation, elle souhaite mettre à nu la complexité de l’individualité sous une introspection en rapport avec la conception qu’elle a d’elle même. Elle devient alors son propre modèle, changeante, parfois dissonante ou semblable à un tiers en décortiquant le passé, les valeurs qui forment la personne singulière qu’elle est, en miroir à celle que nous sommes tous derrière nos carapaces d’ordre social ou encore culturel.

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