
Kossi Aféli Agboka, connu sous le nom de Ras Sankara, est un artiste autodidacte togolais né en 1989. Bien qu’il s’investisse en tant que plasticien, il débute en 2015 l’art de la performance, aujourd’hui au centre de sa pratique, avec comme medium principal son propre corps.
Pour l’artiste, ayant une dévotion sans limite aux causes qu’il défend, il est fondamental de « tuer la peur, ressusciter le courage avec optimisme, à travers la photo, l’installation et la performance ». A travers des interventions engagées, il dénonce les problématiques socio-politiques actuelles et soulève des débats pour provoquer réactions et réflexions auprès de la population, dans un espace ouvert et connu de tous : la rue. Ras Sankara est également fondateur d’une association réunissant des artistes s’investissant dans des actions sociales.
Instagram @rassankaraafeli
1.Prière d’une nation, 2021, performance et installation, photographie, 55 x 45 cm
Questionnant les aléas de la vie lors de cette performance, Ras Sankara réalise un « rituel de demande de pardon » aux ancêtres, pour le passé. Pour l’artiste, il s’agit de le comprendre au profit d’un présent et d’un avenir meilleurs.
2.Mémoire du sang, 2021, performance, photographie, 55 x 45 cm
L’artiste évoque les périodes traumatisantes, de la colonisation à l’indépendance de son pays, ponctuées de tueries, d’assassinats et d’exils forcés. Considérant le sang comme indissociable de l’être, celui-ci garde en mémoire notre vécu et les horreurs passées. Cette performance a pour vocation de rendre hommage à l’histoire de son pays et à sa lutte pour la liberté.
3.Recycle-moi, 2018, performance, photographie, 55 x 45 cm
L’artiste réalise une performance de sensibilisation pour la cause environnementale. Changements climatiques liés de surcroit à l’activité humaine et à la surconsommation, Ras Sankara se recouvre de déchets pour faire prendre conscience de ce fléau et préserver la nature.
4.Agbantè, 2021, performance, photographie, 60 x 50 cm
Issu de la langue Ewé, « Agbantè » signifie la charge sur la tête. A travers cette performance, Ras Sankara appelle le spectateur à une prise de conscience identitaire pour s’affranchir du poids spirituel et culturel de la colonisation et de l’esclavage.
« Est ce que nous allons toujours porter nos charges ou les laisser ? S’il faut les porter, comment le faire pour une société meilleure ? »
5.Position du vent, 2022, performance, photographie, 40 x 50 cm
Ras Sankara nous livre ici une métaphore à double sens. D’une part, il aborde le vent de la démocratie au profit du multipartisme qui a soufflé en Afrique, particulièrement dans les pays francophones dans les années 1990, entraînant avec lui de sanglantes violences. D’autre part, il évoque un vent toxique nommé “AYA dudu” en lanque Ewé qui signifie le vent de la misère. A travers cette performance réalisée dans le plus grand marché du Togo, l’artiste se fait porte-parole du peuple et souhaite interpeller les dirigeants à une prise de conscience de la situation actuelle.

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